6ème édition du Forum des Opportunités
10 mai 2022AS Entreprises organise des afterworks pour recruter autrement
26 août 2022Suite aux dernières élections législatives, la FDSEA et les JA ont rencontré pour la première fois les députés et sénateurs marnais, le 22 juillet dernier.
Ce fut l‘occasion de réaliser un point sur la moisson, mais également de traiter des sujets d‘actualité tels que la fin des négociations de la réforme de la PAC, le nouveau dispositif assurantiel ainsi que le dernier accord de libre-échange signé entre la Nouvelle Zélande et l‘UE.
Des moissons correctes mais pas pour tout le monde
Hervé Lapie présente le bilan des moissons, qui met en avant une fois encore de très fortes disparités de rendement en fonction des territoires du département. Les cultures de printemps ont souffert de la sécheresse, mais globalement la récolte moyenne sera correcte avec des prix soutenus. Laurent Champenois exprime malgré tout son inquiétude pour le maïs et la betterave dans les zones séchantes et n’ayant pas eu suffisamment de pluie. Il existe, précise-t-il, de très fortes disparités au niveau des dernières pluviométries, avec des orages très localisés. « En tout état de cause, au-delà des résultats à venir, il faut dès à présent intégrer l’augmentation à venir des coûts de production qui impacteront les trésoreries à venir » conclut-il.
La PAC doit retrouver du bon sens
Hervé Lapie présente les dernières avancées portées par la France dans le cadre du plan stratégique national. Beaucoup de points ont été obtenus par la FNSEA, notamment sur les rotations à l’exploitation et non à la parcelle. Mais le vrai sujet est d‘obtenir a minima une année blanche sur les surfaces non productives. Pour la Marne, 4 % de surfaces non productives, cela correspond à 20 000 ha de jachères ! Les agriculteurs ne comprennent pas l’obstination de l‘UE sur ce sujet dans le contexte actuel. Nous nous battons sur ce point et nous espérons obtenir satisfaction au moins pour 2023.
Pour les années futures, le président de la FDSEA milite pour que ces surfaces soient utilisées pour produire des protéines végétales, et développer des aménagements efficaces pour la biodiversité qui soient de faible emprise (bandes fleuries, bords de champs …). Cette situation est inadmissible et il demande aux parlementaires de réagir auprès du ministre de l’agriculture. Apparemment ce serait le ministre de l’agriculture allemand qui souhaite maintenir à tout prix cette surface non productive.
Système assurantiel : ça hoche dans le manche
Alors qu‘une loi a été votée à une écrasante majorité, Hervé Lapie constate que les décrets d’application prennent bien trop de temps pour une mise en application rapide et efficace. Les agriculteurs vont déjà très largement contribuer au dispositif, notamment en apportant 200 millions d’euros provenant du 2e pilier de la PAC, et en augmentant leur taux de cotisation de 5,5 % (anciennement fonds calamités) à 11 %. Il convient désormais que l‘État prenne enfin ses responsabilités pour boucler le budget de 600 millions d’euros. L’objectif est que les agriculteurs disposent d’une boîte à outils efficace et adaptée pour faire face aux aléas, comportant le système assurantiel en cours de discussion et le dispositif d’épargne de précaution (dispositif obtenu par la FNSEA, la FDSEA 51 et les JA).
La solidarité nationale doit se mettre en place concrètement : au vu de l’enjeu alimentaire, les agriculteurs ne peuvent pas assurer seul le risque climatique ! Les parlementaires Marnais feront un courrier en ce sens à l‘intention du nouveau ministre de l’agriculture, afin de soutenir la demande de la profession.
Laurent Champenois, secrétaire général FDSEA et Corentin Mance, vice-président JA, soulignent également qu’il va falloir revoir le calcul de la moyenne olympique et confirmer le passage attendu de 25 à 20 % de franchise et de 60 à 70 % d’indemnisation de l’État, afin de motiver les agriculteurs à utiliser ce nouvel outil.
Un traité de libre-échange incohérent
Laurent Champenois et Corentin Mance s’insurgent quant à la signature d’un nouveau traité de libre-échange avec la Nouvelle Zélande et l’UE. Alors que l’on impose aux éleveurs français des normes toujours plus draconiennes, nous allons importer des bovins et ovins n’ayant pas les mêmes critères de production, sans parler du transport et de l’impact carbone. Cette décision est incompréhensible et au-delà des volumes, cela impactera encore une fois les marchés à la baisse. Depuis 2016, le cheptel bovin français a déjà perdu 700 000 vaches. Laurent Champenois conclut : « Si la stratégie du gouvernement est de diminuer drastiquement l’élevage français, il faut le dire clairement, et l’assumer ! ».
Par Christophe Songy, Directeur de la FDSEA 51